1962, l’armée annonce la mort de Julien dans les derniers...
Flux RSS
Aucun flux RSS ajouté
![]() | Poilu sorguais né à Caderousse en Vaucluse, Émile Sauvage a écrit 150 lettres à son épouse durant les 15 mois de guerre qui l'ont mené à la mort… il nous laisse un témoignage unique. L'ouvrage Lettres du Front, le recueil de cette correspondance, est devenu aujourd'hui une référence en la matière, car il propose un suivi émotionnel et historique de cet homme qui aurait pu être notre aïeul, celui que nous avons tous perdu pendant cette guerre. |
Ma Clairette, ma femme, mon amour, mon ange…”
C’est ainsi qu’Émile Sauvage, Poilu du 118e Territorial, s’adressait à sa femme alors qu’il était au front. Pendant des mois, il lui a écrit presque tous les jours, dans des conditions
extrêmes. À aucun moment, il n’a voulu l’inquiéter.
“… À l’instant où je t’écris, on bombarde le village, les obus tombent par-ci, par-là et nous n’en faisons pas cas…”
“… On dit des bêtises puis on va voir les trous faits par les obus…, je t’assure que c’est
très amusant…”
La vie de la ferme restait une préoccupation. De loin, il continuait à prodiguer des conseils :
“… Après tu vendras le mulet le plus cher possible et pas moins de 500 francs, enfin si la luzerne vaut six francs au moins, tu vendras…”
Mais ce qui le hantait le plus, c’était de pouvoir serrer sa femme dans ses bras, puis son fils, né pendant son absence.
“… Je suis fou Clairette, fou de bonheur et d’espoir. Quelque chose chante dans mon coeur. Il me semble que ta lèvre effleure la mienne, que ton corps glisse dans mes bras. Je crois te voir un peu plus forte que tu n’étais, la poitrine gonflée par la maternité…”
“… Mon dieu que le retour sera beau! Je ne vois pas qu’il y ait au monde un bonheur qui égale le retour de la guerre. Nous partirons toujours tous les trois ensemble, jamais nous quitter.”
Ce recueil de 150 “Lettres du front”, écrites du 8 août 1914 au 12 octobre 1915, est un témoignage exceptionnel, historique et humain à la fois.
Ce recueil de 150 “Lettres du front”, écrites du 8 août 1914 au 12 octobre 1915, est un témoignage exceptionnel, historique et humain à la fois.